Le déconfinement, un moment propice pour sensibiliser au dépistage des IST

La Plateforme Prévention Sida, en partenariat avec la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG), lance une nouvelle campagne qui invite à faire le point sur sa santé sexuelle, lors d’un passage chez son médecin généraliste, avant de faire de nouvelles rencontres.

L’ampleur de l’épidémie Covid-19 et les mesures mises en place pour stopper sa propagation, nous ont contraint à revoir notre façon de vivre et ont eu une influence sur notre vie affective et sexuelle. Mais cette période a également eu un impact sur la prise en charge de notre santé sexuelle.

Le déconfinement et l’arrivée de l’été offre une occasion à ne pas manquer d’encourager la population à faire le point sur sa santé sexuelle en ayant recours au dépistage du VIH et des autres IST (Infections Sexuellement Transmissibles).

Distanciation physique et diminution des rapports à risque de transmission du VIH et des autres IST 

Le confinement et l’obligation de distanciation physique ont probablement eu comme conséquence de diminuer les nouvelles rencontres et les rapports sexuels à risque de transmission des IST et du VIH au sein de la population. Et de ce fait, également de freiner momentanément la transmission de ces infections.

Cette période de diminution des rapports sexuels à risque présente un avantage pour le dépistage des IST et du VIH. En effet, pour dépister efficacement la présence d’IST et en particulier du VIH, il faut respecter un délai d’attente entre la prise de risque et la réalisation du dépistage. Les personnes qui auraient donc pris des risques avant le confinement peuvent maintenant être dépistées en toute efficacité.

Cependant, si certains chercheurs tentent à démontrer une diminution des activités sexuelles chez certains publics, d’autres indicateurs récoltés par les acteurs de première ligne en Belgique démontrent également que tous les publics n’ont pas arrêté de faire de nouvelles rencontres et que même s’ils ont tourné au ralenti, les sites de rencontres ont continué à fonctionner. Des demandes de renseignement sur des prises de risque et de dépistage ont également été enregistrées lors du confinement.

Confinement et impact sur la prise en charge de la santé sexuelle de la population

Le confinement a également eu comme répercussion, la fermeture de nombreux lieux de prise en charge de la santé sexuelle et de prévention des IST/VIH (distribution gratuite de préservatifs et d’information, suivi de la PrEP, dépistage des IST et du VIH, …)

Les dépistages des IST et du VIH pendant le confinement étaient réservés aux cas urgents, avec un risque de transmission avéré et/ou la présence de symptômes, dans les cas des IST. De nombreuses personnes, déjà parfois frileuses à l’idée de se faire dépister, ont dû dans ces conditions, reporter ou abandonner leurs démarches de dépistage.

Les IST ne présentant pas toujours de symptômes visibles, les personnes ont pu passer à côté de l’urgence de se faire dépister et soigner et se conforter dans l’idée que si elles n’ont pas développées de symptômes, elles n’ont plus besoin de se faire dépister.

On pourrait donc se retrouver avec une grande partie de la population qui ne s’est pas fait dépister et traiter et donc voir le nombre des IST monter en flèche suite au déconfinement.

Déconfinement et nouvelles rencontres en perspectives

En cette période de déconfinement et à l’approche de la période des vacances, il est donc important de rappeler l’importance du dépistage des IST.

C’est pourquoi la Plateforme Prévention Sida et la SSMG ont créé une affiche qui s’adresse au grand public et qui sera diffusée chez les médecins généralistes à Bruxelles et en Wallonie. Les médecins généralistes ont en effet un rôle de premier plan pour sensibiliser leurs patients et patientes, les informer sur les IST et leur proposer un dépistage ou les orienter vers un centre de dépistage.

Aujourd’hui, le dépistage est une clé essentielle dans la réduction du nombre de nouvelles infections. En effet, une personne qui connait son statut sérologique, grâce au dépistage, peut adopter des comportements de prévention (comme l’utilisation du préservatif) et surtout peut être traitée. Ainsi, on peut avoir un impact direct sur la chaîne de transmission des IST.

En Belgique, les nouvelles infections proviennent majoritairement de personnes qui ignorent leur séropositivité. Rappelons, par exemple, qu’en 2017, le dépistage tardif du VIH en Belgique était de 36%i en moyenne et atteignait même 46% dans certains publics plus vulnérables comme les personnes afro-latino-caribéennes. Lutter contre les opportunités manquées de dépistage est donc essentiel.

N’hésitez pas à commander ou télécharger l’affiche pour la placer dans votre salle de consultation ou votre cabinet.

De nombreuses autres ressources et informations sont également disponibles sur notre site :

Ensemble, stoppons la propagation des IST !

 


i Épidémiologie du sida et de l’infection à VIH en Belgique. Situation au 31 décembre 2017, Sciensano